Quand un chat est stérilisé, qu’il a peu d’activité physique et que ses rondeurs dépassent la limite acceptable, les affections urinaires se développent plus facilement.
Les chats sont des animaux originaires du désert et ils économisent l’eau ! Ils concentrent énormément leur urine, ce qui favorise la formation de calculs urinaires (urolithiase) et les inflammations de la vessie (cystite). Quand un chat est stérilisé, qu’il a peu d’activité physique et que ses rondeurs dépassent la limite acceptable, les affections urinaires se développent plus facilement.
Tous les chats ne sont pourtant pas égaux devant le risque de maladies du bas appareil urinaire. Bien connaître les facteurs de risque permet de mieux prévenir ce type d’affections.
L’âge et la race influencent la cause des troubles urinaires
Dans deux tiers des cas, les troubles urinaires du chat sont dus à une inflammation de la vessie sans cause évidente, que l’on appelle la « cystite idiopathique féline » (CIF). Un chat souffrant de CIF a moins de 10 ans dans plus de 95 % des cas. Les persans sont souvent cités comme les chats de race présentant le plus fréquemment une CIF.
Chez un jeune chat, les calculs de struvite peuvent aussi être à l’origine des troubles urinaires, lorsque qu’il ne reçoit pas un aliment permettant d’empêcher leur formation. Les Chartreux, les chats orientaux à poil court et les chats européens seraient les plus exposés à ce type de calculs (1).
Plus l’âge du chat avance, plus la probabilité est forte qu’il s’agisse de calculs d’oxalate de calcium et plus le risque de récidive est important. Pour les calculs d’oxalate, le risque de récidive est 6 fois plus important chez les chats de plus de 15 ans2. Les persans, l’exotic shorthair et le burmese paraissent plus sensibles aux calculs d’oxalate(1), ainsi que le chat des forêts norvégiennes et le Manx (2).
Le stress facilite l’apparition de cystite
Le stress facilite les maladies inflammatoires : tous les chats à CIF présentent au moins un signe de stress et toutes les causes de stress sont potentiellement des facteurs de risque de cystite chez un chat. Les déménagements et les conflits entre chats sont très souvent en cause.
Plus le nombre de chats vivant ensemble est élevé, plus la probabilité de CIF est importante. Il a par exemple été remarqué que le risque de troubles urinaires est plus important si chaque chat ne dispose pas d’un bac à litière individuel(3). Le chat doit pouvoir accéder librement à son bac sans crainte d’être dérangé.
Les propriétaires de chats à CIF les décrivent comme « nerveux » ou « peureux », ayant tendance à se cacher lors de l’arrivée de visiteurs. Les études concluent que les chats sujets aux cystites idiopathiques félines présenteraient une réponse anormale au stress, entrainant le développement d’inflammations douloureuses dans la vessie.
Enrichir le milieu de vie du chat
Tout ce qui peut être fait pour limiter le stress d’un chat est bénéfique pour sa santé. Un chat sera plus « zen » s’il peut se dépenser physiquement et s’il a la possibilité de s’isoler au calme. Agencez son environnement de manière à lui procurer des occasions de grimper, de jouer ou de sortir ainsi que des cachettes, des postes d’observation en hauteur…
Plus le chat bouge, moins il risque de grossir et combattre l’excès de poids est aussi une bonne façon de prévenir les troubles urinaires !
Références
1 –Duchaussoy AC. Etude de 121 cas d’obstruction urétrale chez le chat présentés à l’ENVA (2005-2007). Thèse de doctorat vétérinaire (Alfort, 2008).
2 – Albasan H et al. Rate and frequency of recurrence of uroliths after an initial ammonium urate, calcium oxalate, or struvite urolith in cats. J Am Vet Med Assoc 2009; 235: 1450-1455.
3 – Luckschander I. Predisposing factors associated with obstructive feline urinary tract disease in cats. ACVIM Forum abstracts. In: J Vet Intern Med 2011; 25: 719.