L’anesthésie du chat : c’est bien plus qu’une piqûre

L’anesthésie du chat : c’est bien plus qu’une piqûre

Une intervention chirurgicale n’est jamais un acte anodin. Sa réussite dépend autant de la dextérité du chirurgien que de la qualité de l’anesthésie et de nombreuses précautions doivent être prises pour minimiser les risques.

Une intervention chirurgicale, même dite « de convenance », n’est jamais un acte anodin. Sa réussite dépend autant de la dextérité du chirurgien que de la qualité de l’anesthésie et de nombreuses précautions doivent être prises pour minimiser les risques.

Lorsqu’un patient humain est opéré, le risque d’accident mortel est estimé à 0,005 %, soit un cas sur 20 000 en moyenne1. En médecine vétérinaire, une enquête faite en Grande-Bretagne a évalué le risque de mortalité moyen lié à la chirurgie à 0,24 % : 0,11 % chez le chat sain et 1,40 % chez le chat malade2.

 

Importance du bilan pré-anesthésique

L’état de santé de l’animal au moment où il doit être opéré influence évidemment les conditions de l’anesthésie et de l’opération. En médecine humaine, un bilan pré-opératoire est donc systématique, pour minimiser les risques.

Cette pratique devient de plus en plus courante en médecine vétérinaire aussi. Même s’il s’agit simplement de le stériliser, le vétérinaire fera un examen complet du chat avant de l’opérer. Un animal apparemment en bonne santé peut en effet présenter certains troubles qui pourraient le rendre plus sensible à l’anesthésie : problèmes cardiaques, respiratoires, sanguins, nerveux, etc. Si le problème est connu avant, cela peut sauver la vie de l’animal.

 

La tranquillisation : une étape essentielle avant l’anesthésie générale

L’opération se passe toujours mieux si le patient n’est pas stressé avant d’être anesthésié. Humains comme animaux reçoivent donc des médicaments sédatifs avant l’anesthésie pour aider à ce que la préparation et le déroulement de l’intervention se passent bien.

 

Anesthésie « gazeuse » de plus en plus fréquente

Une anesthésie ne consiste pas à appuyer sur un interrupteur pour « éteindre » le patient. Comme l’anesthésiste humain, le vétérinaire adapte son protocole à l’état du chat et au contexte chirurgical.

Si un anesthésique injectable convient pour des interventions de moins d’une heure, une anesthésie par voie gazeuse, comme celle qui est généralement réalisée chez l’homme, est mieux adaptée à une chirurgie longue. Ce type d’anesthésie permet de gérer très finement le niveau d’anesthésique reçu par le chat au cours de l’opération. Le risque anesthésique est alors limité, le réveil a lieu rapidement après l’anesthésie et le chat est moins agité qu’avec un anesthésique injectable.

L’anesthésie gazeuse implique cependant un équipement très semblable à celui utilisé en anesthésie humaine, avec la possibilité de pouvoir mettre en place une respiration assistée chez l’animal grâce à la pose d’une sonde dans la trachée.

 

Anesthésiste, une spécialité à part entière

En médecine humaine, un médecin et/ou une infirmière anesthésiste est présent lors de chaque opération chirurgicale. C’est un phénomène beaucoup plus récent en médecine vétérinaire mais, dans les cliniques pratiquant beaucoup la chirurgie, un vétérinaire anesthésiste est également souvent en charge de gérer les anesthésies. L’anesthésiologie est devenue une spécialité à part entière en médecine vétérinaire.
 

1 – Brodbelt DC, Blissitt KJ, Hammond RA, et al. The risk of death: the confidential enquiry into perioperative small animal fatalities. Vet Anaesth Analg 2008; 35: 365–373.

2 – Brodbelt DC. Feline anesthetic deaths in veterinary practice. Topics in Companion Animal Medecine 2010; 25:189-194.

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